Beat Lippert
Beat Lippert
Beat Lippert présente à l’EAC (les halles) une exposition conçue comme un parcours qui traite de la présence et de l’absence de l’œuvre. Il réalise une sculpture en marbre, dans la plus pure tradition antique, mais il en soustrait le corps pour ne laisser que le drapé sur son socle. L’artiste prête une grande attention à l’œuvre dans ces phases de transition. Il effectue pour cela des dessins à partir de sculptures antiques emballées dans des bâches en plastique. Ce vêtement temporaire est une frêle parure qui cache son contenu tout en en accentuant la portée poétique, ainsi que son potentiel d’inspiration.
Lippert perçoit le musée comme un cimetière, un conservatoire, un espace figé. D’une part, il tente d’arracher du cadre institutionnel, auquel elles ont été assignées, ces œuvres ancrées profondément dans notre mémoire collective. Il les déplace dans un nouveau contexte, comme ce fut le cas de Extase en Aval, 2010, performance durant laquelle l’artiste, sur un radeau de fortune, emmena la réplique de La Victoire de Samothrace de Paris jusqu’au Havre. Il réussit, non seulement à repositionner cette œuvre et à l’échouer pour la faire revivre, mais aussi à la placer dans une unité absolue entre ciel bleu et mer. Il a exploité (réactivé) ainsi, en les associant deux références de notre culture, à savoir Le Radeau de la méduse et La Victoire de Samothrace. Il réitère par ce geste la démarche d’Yves Klein qui avait recouvert cette même sculpture de l’ "International Klein Blue".
D’autre part, en considérant le musée comme espace d’expérimentation, l’artiste l’intègre dans un processus performatif. Il réalise La Sprezzatura en 2010, une vidéo qui retrace une course à travers le Louvre, référence à Bande à Part de Jean-Luc Godard (1964), un film dans lequel trois protagonistes tentent de battre le record de la visite la plus rapide du musée établi par Jimmy Johnson. Beat Lippert court effectivement à travers le Louvre un jour de pleine affluence et émet un nouveau temps record de 9 min et 14 sec.
Explicitement formulée dans cette pièce, Beat Lippert interroge dans son œuvre la temporalité des objets, des actions. Il s’intéresse à découvrir les couches de perceptions qui recouvrent ou chargent une œuvre à travers le temps qui sous-entend l’histoire et sa (re)reconstruction.
L’artiste produira, dans le cadre de l’édition des halles, une sérigraphie ainsi qu’une gravure.
www.beat-lippert.ch
Heures d’ouverture
jeudi de 17h00 à 19h00
samedi de 10h00 à 12h00 et de 13h30 à 17h30
dimanche de 13h30 à 17h30
lundi de Pâques 25 avril de 13h30 à 17h30
ou sur rendez-vous au 032 420 84 02
L’exposition bénéficie du soutien du canton de Genève, de l’office fédéral de la culture et du Fonds Claudine et Sven Vidgren et de la Head, Haute école d’art et de design de Genève.
L’EAC (les halles) bénéficie du soutien de: Délégation Jurassienne à la loterie romande, Centre d’impression Le Pays, Municipalité de Porrentruy, Magik’s Informatique Delémont.RÉPUBLIQUE ET CANTON DU JURA, OFFICE FEDERAL DE LA CULTURE, OFFICE DE LA CULTURE DU CANTON DE BERNE, POUR-CENT CULTUREL MIGROS