Cantonale Berne – Jura 2016-2017
Vernissage en présence des artistes, dimanche 4 décembre dès 17h
Rencontre avec les artistes, dimanche 22 janvier dès 15h
Pour la quatrième fois consécutive, l’Espace d’Art Contemporain (les halles) à Porrentruy participe à la Cantonale Berne Jura. Cette exposition intercantonale accueille les oeuvres d’artistes des cantons de Berne et du Jura dans neuf institutions. Cette année, le jury de l'EAC (les halles) a sélectionné les travaux de huit artistes utilisant un langage simple, parfois épuré, avec des formes matérielles anthropomorphiques, spatiales, sensorielles ou métaphysiques. Tout en se distinguant par leurs qualités intrinsèques, les travaux présentés ont en commun une recherche de la nature profonde des choses et du monde.
Figées dans des attitudes énigmatiques, les figures nues des peintures de Samuel Blaser (*1973) rappellent les représentations d'Adam et Ève de la Rennaissance. Leur rendu froid tient le spectateur à distance et crée chez lui un sentiment de malaise.
Par leur caractère inclassable, les deux oeuvres « Ei, 2016» et « Gärtner, 2014 » déconcertent. Elles révèlent toutefois un potentiel d'interprétation et de narration éminement contemporain.
Jérôme Stünzi (*1981) reconstitue une benne de chantier, objet conçu pour l'extérieur, dans un espace d'art (« Sans titre », 2016). La bâche qui la recouvre se soulève régulièrement en produisant un son apaisant. L'installation parvient à faire cohabiter subtilement lourdeur et légèreté sans pour autant se détourner des significations associées à l'objet: la destruction, la construction et l'éternel recommencement.
Tels des résidus propulsés par une déflagration, des fragments de papier buvard blanc sont dispersés sur le mur. Imprégnés de musc synthétique, ils forment un ensemble volatile, presque immatériel. Le travail de Maeva Rosset (*1989) occupe ainsi un espace peu exploité dans l'art contemporain, celui de l'olfactif (« Sans titre », 2016).
La démolition et la création font partie intégrante de l'oeuvre de Nico Müller (*1983). Intitulée « Exchange of energy between a static plinth and an accelerated block of clay » (2016), son installation résulte de la chute d'un bloc de dix kilos d'argile laché du troisième étage du bâtiment du centre d'art sur un socle muséal. L'artiste collabore ainsi avec la force de gravité pour façonner une oeuvre qui porte les stigmates de sa création, en partie aléatoire.
La série de Romy Troxler (*1986) oscille entre dessin, peinture et graphisme («Ohne Titel», 2015). Sa recherche formelle rend possible l'émergence d'une écriture à la fois nouvelle et primitive. Les motifs sont à lafois des répétitions et des variations suggérant que le langage visuel est un phérnomène cyclique, entre invention et évolution.
La vidéo de Kathrin Elisabeth Zurschmitten (*1986) montre une femme en position foetale encastrée dans une niche murale dans laquelle elle change de temps en temps de position. Par un effet trompe-l'oeil, la vidéo créé l'illusion de la profondeur. Elle interroge le rapport entretenu par l'être humain avec l'espace. Restreint dans la vidéo, cet espace évoque une matrice où la vie prend forme, un lieu qui peut être protecteur, ou a contrario un enfermement inéluctable et fatal.
Le duo de triangles muraux d' Angelika Schori (*1981) concentrent des éléments primaires de lumière, de couleurs et de formes. Déjouant les attentes en matière de présentation de l'image, l'artiste remplace le cadre et la toile par l'acier et la lumière. L'idée de contenant-contenu est signifié par le vide au centre des triangles. Ces figures géométriques semblent indiquer deux orientations contraires. Symboliquement, le triangle peut également évoquer la trinité et donc la transcendance.
Les jerricanes de Dominic Michel (*1987) se jouent également du contenant et du contenu, du signifiant et du signifié, en formant une structure pour le moins intrigante («volumes: (white), 2016»). Les pièces, produites en série, se propagent dans différents lieux (quatre sont exposées conjointement au CentrePasquArt de Bienne) formant ainsi un réseau. Ces récipients laissent toute la place à l'interprétation quant à leur contenu. Les pistes sont brouillées par l'association de différents niveaux de représentation: l'objet utilitaire, le récipient, l'image en deux dimensions, le réseau, et surtout, le visible et l'invisible.
Jury: Catherine Kohler, Maude Queloz, Philippe Queloz, Sébastien Strahm
Heures d’ouverture: jeudi 17h-19h, samedi 10h-12h et 13h30-17h30, dimanche 13h30-17h30
ouverture les dimanche 25 décembre et 1er janvier selon horaire normal.
Entrée libre
Contact: Catherine Kohler, commissaire d’exposition, catherine.kohler@gmail.com, T: 079 758 33 38