Didier Rittener
«I see, i see, i see» / Didier Rittener
L’Espace d’art contemporain (les halles) présente du 3 mars au 22 avril 2007 une exposition de Didier Rittener (1969) intitulée «I see, i see, i see».
L’artiste lausannois s’intéresse à la mémoire, collective (images multiples, issues de livres savants ou de livres de vulgarisation) et individuelle liée à la sélection personnelle que l’on opère à travers cette multiplicité d’images. C’est ainsi qu’il choisit de réaliser des «collages» à partir de différentes images, samplées en quelque sorte au préalable. Ses dessins originaux ou ses transferts traitent de notre propre mémoire face à l’accumulation et à la représentation. Didier Rittener, dans et peut-être plus particulièrement pour son travail, s’intéresse aux différentes appréhensions sensibles, intellectuelles ou physiques de l’oeuvre.
L’évolution des modes de diffusion et de reproduction ont transformé le noir et le blanc en couleurs de notre mémoire collective, de nos images d’archives. (extrait du texte de Samuel Gross).
L’exposition présentée à l’EAC (les halles) est organisée comme un temps arrêté où l’expérience du regard est figée. Toutes les œuvres présentes s’articulent comme un paysage passé et des références à l’histoire de l’art devenant un Eldorado disparu.
«Spirales» (PE-HD noir, épais.10 mm, diamètre 100 cm, 14 pièces, 2007). Cetensemble de sculptures fonctionne comme une suite de modules s’imbriquant les uns dans les autres. Selon l’installation, la forme de la spirale apparaît comme une archéologie. (réf: R. Smithson). Elle peut s’apparenter aux plantes se déplaçant avec le vent que l’on retrouve dans les westerns.
«Les montagnes» est un grand dessin (transféré sur papier, 270/500 cm 2007) réalisé à partir de Shining de S.Kubrick. Il peut dans cet état être considéré comme un paysage désertique où la route nous conduit vers un lointain inconnu. Le ciel est tramé dans une forme sphérique et se présente comme un ailleurs étrange.
«La courbette» (transfert sur papier encadré, 210/150 cm, 2007) est réalisée à partir d’une peinture de Courbet, d’où le titre. Celui-ci peut aussi être compris comme un statut d’infériorité sociale. Ce dessin est légèrement sorti du contexte et fonctionne comme une présence, comme un regard abandonné sur l’ensemble.Il répond également au titre de l’exposition, de même qu’à l’édition produite à cette occasion.
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(structure métallique, 100/80 cm, 2007). Cette structure est créée pour la réalisation de l’édition, elle fonctionne comme un marqueur, chauffé à blanc. Elle va brûler le papier pour y laisser l’empreinte de son obsession. Entre objet pathétique et marqueur pour bétail, elle est le lien obsessionnel de l’exposition.