Camille Dumond
Parallel Quarry (II)
Parallel Quarry (II)
Une exposition de Camille Dumond proposée par le CAN Centre d'art Neuchâtel
9.07 – 21.08.2022
Vernissage: samedi 9 juillet 2022 à 18h
Finissage: dimanche 21 août 2022 à 15h
Heures d'ouverture:
jeudi 17h30 – 19h30
samedi 10h – 12h et 13h30 – 17h30
dimanche 13h30 – 17h30
Entrée libre
Invité cet été par l’espace d’art contemporain ( les halles ), le CAN Centre d’art Neuchâtel présente l’exposition personnelle de l’artiste Camille Dumond. L’ensemble d’œuvres que rassemble le premier volet de son projet Parallel Quarry a récemment été montré à la salle Crosnier à Genève et se développe aujourd'hui sous une nouvelle forme dans le centre d’art jurassien : des sculptures émaillées, à partir des cendres d’arbres tels que le saule et le thuya conçus dans la région d’origine de l’artiste ainsi qu’un film d’animation présentant deux pantins face caméra marchant éternellement dans les couloirs d’un ancien immeuble de Swisscom réaffecté en ateliers d’artistes.
Texte de l'exposition écrit par Paolo Baggi, curateur indépendant
Une série de sphères nivelle le plan visuel dans une proximité rassurante, une cosmologie à portée de main. Scindées en deux puis réunies, concaténations de corps cousus entre eux, leur constitution organique en font des êtres chimériques, assemblages d’oppositions qui structurent la manière dont nous percevons la vie humaine : animé contre inanimé, dedans et dehors, sujet et objet. Cette systématique artistique organise un discours politique des corps célestes, sociaux ou humains. Ces vaisseaux transportent leurs propres promesses de nouveaux mondes et des questions qui y sont associées : que laisser derrière soi, et qu’est-ce qui est nécessaire à prendre ? Le pantin disloqué BGY5 prolonge ces questionnements d’un corps social organisé, présenté comme un uniforme à enfiler. Émaillé de cendres de saule, de thuya et de lavande, les éléments organiques qui le composent en font un exosquelette aux qualités vulnérables.
Comme seuil symbolique d’un monde à un autre, d’un type d’ordre au prochain, les arches trahissent leur systématique : ce qu’elles sont censées laisser passer, ou plutôt ce qu’elles tentent de filtrer. L’une est composée de stores jaunes et noirs, reprenant les motifs de la maison de Derek Jarman en Angleterre, berceau d’une communauté cinématographique et d’un jardin fragile ; un pierrier situé proche d’une centrale nucléaire. L’autre présente un dégradé de tons gris, promettant d’ouvrir sur un couloir de bureau habité d’imprimantes blanchâtres. Elle renvoie tout un registre d’une visualité pauvre qui revient par jeux de reflets, ou par la symbolique des lambeaux de peau des faïences émaillées qui s’y accrochent. Proche de la symbolique du vaisseau, l’arche touche aussi au corps social, ici celui des travailleur.euses. Le film d’animation, Pantino M49, reprend les codes d’un autre couloir anonyme : s’agit-il de retrouvailles de deux collègues de bureau, ou une mise en scène du psyché scindé de cet arlequin et qui tente de se reconnecter ? Dans ces jeux de scissions, Camille Dumond soumet différents ordres subjectifs à des structures qui tentent de les organiser et les séquentialiser.
Parallel Quarry (II) laisse alors apparaître une méthode critique qui s’articule autour de la figure de la plaie : celle des sphères, réunies et cousues entre elles, celle suggérée par les retrouvailles des deux pantins, et les fissures de la séquentialité vulnérable des arches. Les allusions au monde de la fête des titres soulignent ces corps en mouvement, et les sphères rappellent par ailleurs des boules disco. Dans l’agitation, elles disloquent les scènes, rythment l’apparition des corps et fluidifient le rapport à l’environnement. La faïence des sphères réfléchit la lumière environnante et provoque une série de comportements, provoquant un désir de toucher et de dissolution de la distance. Des mouvements de rupture et de reconnexion, une politique du va-et-vient.
Contact : Philippe Queloz +41 79 856 48 45
Le CAN Centre d’art Neuchâtel bénéficie du soutien de :
Ville de Neuchâtel, République et Canton de Neuchâtel, Loterie Romande, Fondation Philanthropique Famille Sandoz, Fondation Bonhôte pour l’art contemporain, Fondation Ernst & Olga Gubler-Hablützel.
L’EAC ( les halles ) bénéficie du soutien de :
Office de la culture du canton duJura, Loterie Romande, Emil & Rosa Richterich-Beck Stiftung, Municipalité de Porrentruy, Fondation Loisirs-Casino, Centre d’Impression Le Pays SA, Brasserie Blanche Pierre, Magik’s Informatique Delémont.