Romain Tièche
Oi Thanatoi
Oi Thanatoi
Romain Tièche
22.06 – 25.08.2019
Vernissage le samedi 22.06.2019 à 18h:
Performance en collaboration avec le performer Kevin Spahija et introduction à l'exposition par l'artiste Enrique Fontanilles
Finissage le dimanche 25.08.2019 à 17h:
Performance par l'artiste invitée Saskia Edens
Heures d'ouverture:
jeudi 17h30 – 19h30
samedi 10h – 12h et 13h30 – 17h30
dimanche 13h30 – 17h30
Entrée libre
De son parcours en économie et en marketing, Romain Tièche (1982, Delémont) en a fait un métier jusqu'en 2014, année de sa rupture avec un monde uniquement conditionné par le profit. S'il en reste une trace, après une réorientation à la Haute Ecole d'art et de design de Bâle, c'est dans son intérêt porté aux phénomènes économiques, sociologiques et philosophiques. L’artiste jurassien traduit ces problématiques en diverses formes plastiques ou digitales qu’il « métaphorise pour générer un objet narratif », figuratif ou abstrait. Ses travaux sont à voir à l’espace d’art contemporain (les halles) du 23 juin au 25 août 2019.
Son questionnement sur nos modes de fonctionnement et nos systèmes de croyances l'a conduit, via le groupe de réflexion Ars Industrialis, à considérer le rôle joué par la technologie sur la société, en particulier son influence sur l'esthétique et les savoirs. « Toute technologie est un pharmakon, c'est-à-dire à la fois remède et poison », souligne Romain Tièche en faisant référence à la pensée stieglerienne.
De fait, les travaux présentés à l’espace d’art contemporain (les halles) présentent des situations et des objets qui touchent de près ou de loin à la toxicité.
Le titre de son exposition, Oi Thanatoi signifie « les mortels » en grec ancien. Sur l'affiche, l'artiste a tracé ce mot sur une vitre posée sur une photo en utilisant le blanc de meudon, peinture utilisée habituellement pour masquer la devanture d'un lieu commercial en faillite.
Parmi les œuvres présentées figurent It has been raining outside (take 1), un plan fixe de 71 minutes réalisé en 2018 qui montre une tête léchant le vide jusqu'à l'épuisement. Dans M16, Moule et Texte, il est question d'un fusil mitrailleur de l'armée américaine, coulé en résine epoxy.
Deux vidéos synchronisées constituent Indolore, Endolori (2019), avec l'intention d'endormir le sujet, tout en le pénétrant : « Le spectateur pense avoir affaire à une image fixe qui se brouille comme si l'écran était défectueux, avant de réaliser qu'une image subliminale s'est intercalée », explique l'artiste.
Dans la vidéo Pig in a supermarket (2019), un homme rouge essaie de changer de couleur sans utiliser ses mains, tandis que dans la performance Masque (2019) le perfomeur raconte une expérience émotionnelle à travers un masque qui est relié à des ordinateurs qui traduisent son discours dans une autre langue. Dans les deux cas, le performeur découvre en quoi consiste sa performance seulement quelques minutes avant de la réaliser. Il se lance alors à corps perdu dans l’expérience.
Au cœur du travail réalisé pour l’espace d’art de Porrentruy, Romain Tièche a placé le concept de l'organogenèse exosomatique, proposé pour la première fois en 1945 par le mathématicien et statisticien américain Alfred J. Lotka (1880-1949), qui en biologie, caractérise la capacité de l’Homme à inventer et utiliser un instrument dont son organisme ne dispose pas : une arme ou une paire de bas, mais aussi le marketing ou l’intelligence artificielle.
Pour l’édition produite à l’occasion de l’exposition, Romain Tièche a réalisé un contrecollage sur aluminium: la décomposition en sept étapes d’un scan corporel en 3D sur une surface en 2D.
Prochaine exposition : Manuel Burgener