Caroline Bourrit
Briser la glace en cas de nécessité
Briser la glace en cas de nécessité
Caroline Bourrit
20.04 – 2.06.2019
Vernissage le 20 avril à 18h
avec une introduction à l’exposition par Ariane Epars*
Finissage le 2 juin à 15h
Heures d'ouverture:
jeudi 17h30 – 19h30
samedi 10h – 12h et 13h30 – 17h30
dimanche 13h30 – 17h30
lundi de Pâques (22.04) et Ascension (30.05) 13h30 – 17h30
Entrée libre
« Brisez la glace en cas de nécessité » figure sur le boîtier de l’alarme incendie situé à l’entrée de l’EAC (les halles). Soulignant l’éventualité d’un risque, cette injonction devient le point de départ de la réflexion proposée par Caroline Bourrit. En troquant le « z » pour un « r » elle transforme un ordre en expression et en fait le titre de son exposition. "Briser la glace" signifie faire le premier pas, dénouer une situation. L’artiste sollicite notre attention dès la lecture du titre de l’exposition. Les interventions proposées à l’espace d’art jouent sur la notion de protection que renvoie le titre : comment agit-on en amont d’une action possible ? Comment construisons-nous un récit sur l’inconnu ? Comment imagine-t-on le connu ? Comment un récit devient-il véridique ?
Pour sa première exposition personnelle, Caroline Bourrit s’est intéressée à l’histoire du bâtiment qui fait aujourd’hui partie du patrimoine de la Ville de Porrentruy. Ses recherches à travers les archives cantonales jurassiennes et différents témoignages l’ont amenée à proposer une série d’interventions spatiales. Les éléments apportés dans l’exposition ont été choisis pour leur appartenance directe ou indirecte au lieu en conséquence de faits qui l’ont marqué ou qui le marquent encore.
L‘Hôtel des Halles a incarné plusieurs fonctions et abrite actuellement un lieu d’exposition. Pour comprendre ce qui le compose aujourd’hui, l’artiste élargit ses frontières en apportant à l’intérieur ce qui paraissait jusque-là absent ou inexistant et le rend visible.
Ainsi, À l’abri se compose de deux filets anti-oiseaux similaires à celui qui protège les reliefs des figures de deux sauvages, eux-mêmes protecteurs des armoiries de l’ancien prince-évêque sur le fronton du bâtiment. De couleur beige pour se confondre avec la pierre des bâtiments, ils divisent l’endroit dans sa hauteur. L’emplacement des deux filets révèle un espace potentiel évoqué par l’architecte responsable des rénovations lors d’un échange d’e-mails avec l’artiste.
Du plafond, des haut-parleurs émettent une composition de sons enregistrés à l’étage supérieur, celui des archives cantonales jurassiennes. Les voisins, démontre la dépendance de l’étage du bas à celui du dessus. Le fond sonore des archives est diffusé dans celui de l’espace d’art, il crée un lien avec le lieu d’exposition comme les quatre colonnes qui le rythment, qui soutiennent le poids des structures d’archivage. La composition sonore diffuse une atmosphère étrange et incite à lever le regard.
L’intervention De passage, joue sur un éclairage léger de la salle. L’artiste marque ainsi le parcours emprunté par les clients de la poste, alors que la configuration du lieu était différente.
Enfin, au fond de la salle, quatre flaques d’eau dépassent de la cloison, structure amovible construite pour l’exposition précédente. Aérer, souligne le nouveau changement architectural et mêle de façon absurde le vrai du faux, évoquant l’impossible anecdote des fenêtres ouvertes et oubliées.
« Un espace devient un lieu par les actions qui s’y déroulent», nous dit l’artiste. Ainsi les visiteurs et les gardiens influencent directement le développement de l’exposition par la performance L’accident, puisque le lieu dépend de ces protagonistes.
L’exposition s’ouvre, au vernissage, et se termine au finissage par le récit d’une guide de l’Association des guides de Porrentruy qui vient y raconter l’histoire de l’Hôtel des Halles.
L’ensemble des pièces proposées se construit par des anecdotes factuelles ou architecturales et construit son propre discours. La composition ainsi obtenue regroupe des strates d’histoires pour narrer un autre présent et devient indépendante.
À l’occasion de l’exposition paraît une édition réalisée en collaboration avec l’atelier de gravure de Moutier.
* Ariane Epars a réalisé une exposition à l’EAC( les halles ) en 2001. Sa pratique artistique se focalise sur la nature du lieu, interrogeant son identité, son esprit et son histoire.
http://www.arianepars.ch/
Contact : Maude Queloz, maude.queloz@outlook.com,
T : 077 534 9244
Crédits photographiques: © Tiphaine Paquier
L’EAC (les halles)bénéficie du soutien de :
Office de la culture du canton du Jura, SWISSLOS,Conseil du Jura bernois, Municipalité de Porrentruy, Loterie Romande, AlfredRichterich Stiftung, Fondation Loisirs-Casino, Centre d’Impression Le Pays SA,Brasserie Blanche Pierre, Magik’s Informatique Delémont.