Cantonale Berne-Jura 2015/2016
Cantonale Be-Ju 015-016
Communiqué de presse
Cantonale Berne Jura 2014/2015
EAC (les halles)
Du 6 décembre 2015 au 24 janvier 2016
Vernissage en présence des artistes: dim.6.12 dès 17h
Rencontre avec les artistes: dim. 24.01 dès 15h
Florian T. Brand
Livio Casanova
Damien Comment
Bianca Dugaro
Martina Lussi
Res Thierstein
Pour la troisième fois consécutive, l’Espace d’Art Contemporain (les halles) à Porrentruy participe à la Cantonale Berne Jura. Cette exposition intercantonale accueille les œuvres d’artistes des cantons de Berne et du Jura dans neuf institutions. Pour l’espace bruntrutain, le jury de l’EAC (les halles) a sélectionné les travaux de six artistes dont les oeuvres sont rassemblées autour de la thématique du hotspot. Le hotspot est un lieu précis et délimité où se déroule une intense activité. De même, les oeuvres présentées abordent de façon intensive et multiple l'idée de morcellement, de division et, par antagonisme, d'unité et d'assemblage. L'idée de hotspots se matérialise également dans un espace obscurci par un éclairage dirigé sur des oeuvres qui se mêlent à des vidéos ou des projections, elles-mêmes productrices de lumière.
L'installation de Martina Lussi « Komposition für einen Kreis » (composition pour un cercle) est à première vue une projection lumineuse sur le sol conçue pour être observée de l'extérieur. Mais sur le mur, une instruction invite le visiteur à s'emparer d'un casque audio et à faire le tour du cercle lumineux en écoutant une musique composée par l'artiste. L'oeuvre contemplative devient participative, la perspective unilatérale devient multiple. Le spectateur-acteur peut ainsi s'extraire de l'espace réel, s'isoler et laisser libre cours à ses pensées.
Une autre projection, de Livio Casanova, fait apparaitre au mur le mot « ATTENTION » pendant un laps de temps limité de « 2 secondes » comme l'indique le titre de l'oeuvre. A la notion de temporalité s'ajoute celle de l'écriture sous la forme d'une enseigne à lire absolument. Le mot est alors un dessin codifié. Il possède sa propre signification tout en portant un commentaire sur ce quoi il s'appuie: le mur d'exposition.
Sur le mur également, une vidéo de Res Thierstein montre par un plan fixe les abords d'une autoroute, des hautes herbes au premier plan et une construction routière imposante au second. Entre les deux, devant le mur anti-bruit, un batteur est face à son instrument. Le musicien finit par adjoindre ses notes personnelles au bruit discontinu et anonyme du passage des voitures invisibles. Non sans ironie, la vidéo met en perspective un espace brut et morcelé dans lequel s'inscrit une individualité toute créatrice.
Sur un socle trône un objet intriguant conçu par Bianca Dugaro. L'objet trouvé « Fundobjekt » prend place dans un projet semi-fonctionnel du trio d'artistes ZAP lequel a réalisé des fouilles archéologiques sur le chantier d'un agrandissement du Kunstmuseum de Zurich. Ces fouilles ont mis au jour une série d'artefacts qui sont des vestiges des bâtiments utilisés, entre autres, par des artistes. L'oeuvre se présente sous la forme d'une truffe en bronze. Champignon souterrain par excellence, précieux et rare, la truffe est l'objet de recherches minutieuses tout comme l'objet archéologique. Le statut et la valeur de l'objet d'art est ici questionné et inséré dans un contexte plus large: les changements urbanistique et les conditions matérielles des artistes.
C'est un artefact d'un tout autre genre que forme le tapis persan qui orne le sol. Damien Comment a découpé minutieusement les motifs orientaux pour les recomposer différemment et créer une nouvelle entité visuelle. Sous le titre « Orient fracturé », le tapis persan, objet traditionnel décoratif aux vertus magiques, devient un assemblage qui fait écho à la situation géopolitique complexe et mouvante du Moyen-Orient.
Florian T. Brand présente une série de quatre collages qui se basent sur les écrits du philosophe allemand Martin Heidegger. Un des collages « Möglichkeiten des Seins » (possibilités de l'être) reprend tels quels des extraits de son oeuvre majeure "Être et Temps" (1927) laquelle pose la question du sens de l'être. Un autre collage « Leben im Man » est constitué notamment d'un sachet en plastique ayant contenu de la marijuana et d'un bout de bande adhésive DHL qui symbolisent des néologismes inventés par Heidegger comme le dévalement (Verfallenheit) ou l'inauthenticité (Uneigentlichkeit).
Jury: Charles-François Duplain, Catherine Kohler, Philippe Queloz
Heures d’ouverture
jeudi 17h-19h, samedi 10h-12h et 13h30-17h30, dimanche 13h30-17h30 / Entrée libre
Contact: Catherine Kohler, commissaire d’exposition, catherine.kohler@gmail.com, T: 079 758 33 38