Benoît Roussel
Benoît Roussel
Benoît Roussel (Liège, Belgique, 1967) vit et travaille à Bruxelles. Son travail porte notamment sur la perception, les relations, le mineur et l’éphémère – une appréhension du monde fortement marquée par une enfance dans une région économiquement en déclin, riche en lieux industriels à l’abandon, derniers témoins d’une activité humaine révolue.
Après des études à l’Académie royale des Beaux-Arts de Liége, il a participé à de nombreuses expositions en Belgique et à l’étranger. Il a été lauréat du "Prix de la Jeune Peinture belge" en 1997 (1). En 2000, il a bénéficié d’une résidence à la Fondazione Pistoletto – Cittadellarte (Biella, Italie), institution avec laquelle il a régulièrement collaboré depuis lors.
Villa-Blanche
Le projet Villa-Blanche consiste en la réalisation – forcément partielle – d'une maison à taille réelle dans l'espace d'exposition, à partir de matériaux d’origines diverses (récupérés, achetés, trouvés, usagés, neufs...), sous la forme d'une session d'improvisation de dix jours, avec les ressources disponibles.
La "villa" servira aussi éventuellement de lieu de vie pendant sa période de construction, pour être finalement abandonnée en son état d'(in)achèvement à la veille de l'exposition.
Au-delà d'un axe conceptuel (une construction dont la forme finale – définitivement inachevée – est déterminée par des conditions externes données, dont les matériaux trouvés et le temps disponible) et de l'esthétique de l'échec, du hasard et du transit, on trouve en discret filigrane la question des migrants, au moment où le pays opère un sévère durcissement des conditions d'accès à l'asile et à la nationalité. Le nom de Villa-Blanche opère un rapprochement de ces deux aspects, en référence au personnage de Blanche Dubois dans Un tramway nommé désir d'Elia Kazan et à sa réplique
I have always depended on the kindness of strangers." (2)
L’exposition est organisée dans le cadre des accords de coopération entre le canton du Jura et la Communauté française de Belgique (Wallonie-Bruxelles).
(1) Le plus important prix d’arts plastiques en Belgique, qui récompense 3 à 4 artistes tous les deux ans. Olivier Foulon (exposition à l’EAC en 2004, dans le même cadre d’accords de coopération Wallonie-Jura) fut quant à lui l’un des lauréats de l’édition 2005.
(2) "J’ai toujours dépendu de la bonté des étrangers.