Karim Forlin, Yari Miele, Davide Cascio
Partitions isotropes
Commissaire d’exposition:
Noah Stolz
Du 29 avril au 24 juin 2018
Vernissage en présence des artistes samedi 28 avril à 18h00
Rencontre avec les artistes dimanche 29 avril à 15h00
Finissage dimanche 24 juin dès 15 h00 en présence des artistes
L’exposition Partitions Isotropes regroupe les travaux de trois artistes, Davide Cascio, Karim Forlin, et Yari Miele, invités par le commissaire d’exposition tessinois Noah Stolz. Les artistes présentent des approches conceptuelles et formelles différentes mais complémentaires qui forment une sorte de triangulation animée par un jeu de renvoi et de rythme. Leur recherche formelle est intrinsèquement liée à des réflexions plus vastes qui englobent des thèmes tels que l’iconographie de la révolte, le savoir-faire artisanal ou les modes d’expression traditionnels. Par extension, l’exposition donne aussi à penser les dynamiques entre les deux territoires que sont le canton du Tessin et le canton du Jura.
C’est dans les espaces et les formes utopiques issus de la littérature que la pratique artistique de Davide Cascio puise son essence. Il extrait de leur contexte bidimensionnel des éléments pour les transposer dans l’espace. Ses références multiples incluent notamment les évolutions de l’art abstrait et la propagande militante lié aux révolutions sociales des années 60 et et 70. Pour l’exposition, l’artiste met en scène des travaux récents, dont la série d’affiches Revolution in our liftime qui conjugue slogans des Black Panthers et modèles universels des révolutions modernes. Cette série de collages est réalisé au moyen d’affiches semblables qu’il colorie de façon aléatoire. Une barricade au milieu de l’espace entre les quatre colonnes, fait échos aux affiches. Référence aux images des révolutions étudiantes, d’hier et d’aujourd’hui, cette installation (Out) occupe l’espace central de l’exposition tout en délimitant ce qui est inaccessible.
Le travail de Karim Forlin s’inspire de techniques artisanales obsolètes ou de langages spécifiques, tels que le balisage des chemins de montagne ou les dictons populaires, auxquels il associe des références de l’histoire de l’art. L’artiste qui ne s’est consacré à la pratique artistique que tardivement, a débuté par la création d’un abécédaire qu’il développait au fur et à mesure des expositions. Cette exploration autour des lettres lui a été dictée par l’amnésie dont il a souffert suite à un accident. Son installation, Something resembling truth, est composée de trois objets tressés en osier et d’un tapis réalisé par assemblage de plusieurs couches et de tissus recyclés. Ce procédé est à l’origine destiné à la confection de chaussures que les paysans tessinois utilisaient soit en été, soit comme doublure dans les sabots. Une série de cercles concentriques noire est peinte sur le tapis faisant référence autant aux cibles de Jasper Johns qu’au mythique parachute de Yuri Gagarin retombant sur terre.
Dans la cour des halles prend place un banc formé par de grandes pierres calcaires de la région.. La face supérieure, peinte en rose fluorescent, modifie non seulement son propre caractère, mais aussi la perception de la cour elle-même. Partageant le même esprit l’oeuvre de Yari Miele qui nous accueille en premier déploie sur le pavé de la cour un pentacle orange réalisé avec une bande réfléchissante de celles que l’on utilise pour signaliser les déviations routières lors de la présence de travaux en autoroute. L’oeuvre de Yari Mielegravite entre deux imaginaires, celui de l’Arte Povera et celui des tendances post-industrielles les plus récentes. Ses travaux combinent l’usage de matériaux traditionnels de la sculpture, tels que le marbre où le bois, avec d’autres éléments issus de la production industrielle actuelle. Les œuvres récentes de l’artiste sont marquées par la présence récurrente de bandes réfléchissantes utilisées dans la signalisation routière ainsi que des couleurs fluorescentes réagissant à la lumière UV. L’intersection de ces différents langages muets et répétitifs, naturels et composites, isotropes et anisotropes, suggère l’idée d’une dimension de résilience de la forme, où d’un ailleurs immanent devenu lui aussi matière. L’ensemble des interventions que l’artiste présente en cette occasion est réunie sous un seul titre, “dynamiques du paradoxe EPR”. Le Paradoxe de Einstein, Podolsky, Rosen est le nom d’un “exercice” du physicien irlandais John Stewart Bell ayant eu un fort impact auprès de la communauté scientifique puisqu’elle remettait en question certains éléments de la théorie de la relativité de Einstein en mettant d’ailleurs en évidence des variables cachées jusque-là non encore considérées. Plus que d’une illustration de ce postulat Yari Miele nous projette dans un jeu de références visuelles qui injectent en l’exposition l’idée du mouvement et en particulier d’un mouvement coexistant au niveau des associations mentales et de la déambulation du visiteur dans l’espace.
Une édition à six mains est produite par les artistes à l’occasion de l’exposition en collaboration avec l’atelier de gravure de Moutier.
Documents à télécharger: les images suivantes peuvent être téléchargées sous le lien: Partitions isotropes
Contact : Noah Stolz, commissaire d’exposiiton, ns@stellamaris-atlas.net, T: 076 3322072
L’exposition bénéficie du soutien de Pro Helvetia.
Heures d’ouverture de l‘ EAC (les halles)
jeudi : de 17h30-19h30
samedi : de 10h00 à 12h00 et de 13h30 à 17h30
dimanche : de 13h30 à 17h30
jours fériés : 13h30-17h30
mardi 1er mai / jeudi 10 mai Ascension
lundi 21 mai Pentecôte / jeudi 31 mai Fête Dieu, entrée libre
L’EAC ( les halles ) bénéficie du soutien de : Office de la culture du canton du Jura, SWISSLOS, Conseil du Jura bernois, Municipalité de Porrentruy, Loterie Romande Fondation Loisirs-Casino, Centre d’Impression Le Pays SA , Alfred Richterich Stiftung, Brasserie Blanche Pierre, Magik’s Informatique Delémont.