Jacqueline Benz / Michelle Grob
Entre ciel et terre" /Jacqueline Benz – Michelle Grob
Pour sa dernière exposition de l’année, l’EAC (les halles) présente deux artistes dont le parcours artistique a été imprégné par leur séjours à l’étranger. Elles abordent dans leur travaux les codes sociaux, la spiritualité et certains aspects de la pratique ou tradition religieuse.
Jacqueline Benz privilégie un travail qui implique la relation aux autres. Dans sa pratique artistique, le contact avec les habitants ou les usagers d’un lieu est à l’origine de nombreuses pièces, comme lorsque elle sollicite les habitants de Môtiers pour qu’ils la laissent découdre une manche de leur veste ou qu’elle emprunte des bancs aux parcs de la région. Ces travaux sont éphémères, une fois l’exposition terminée, on recoud les manches, on remet en place les volets, on rend les bancs. L’exposition de Porrentruy donne une suite aux travaux entrepris en Egypte lors de séjours durant lesquels elle a montré des travaux aussi bien en galerie que dans les rues du Caire. Elle donne aux objets ordinaires, tels cruches, vêtements ou guérites de policier une signification nouvelle. Ces séjours ont intensifié l’attention qu’elle porte aux signes d’appartenance à l’univers masculin ou féminin.
Jacqueline Benz présentera à l’EAC: Upside down (zaoui), une mosquée greffées dans l’angle de l’espace, comme celles rencontrées sur les plages d’Egypte, mais "la tête en bas". L’artiste invite à reconsidérer le lieu et par conséquent son accès par le fait qu’il se présente renversé. Le lieu ou l’objet trouve une nouvelle qualité, soustrait à l’usage pour être exclusivement consacré au regard. Expected relief "e compose d’une série de cruches dont une est brisée. Les "ôlas" (cruches) alignées servent à étancher la soif des passants. Ce sont elles que l’on brise au moment du départ d’un indésirable. Navette joue sur la perception du mot " femme/s " dans les trois textes fondateurs des religions, le Pentateuque, la Bible et le Coran. Quasi imperceptible, l’atteinte au texte ne touche pas au sens. Par contre, faire passer le mot femmes d’un texte à l’autre leur donne une qualité de messagères.
Michelle Grob travaille de façon intuitive et conceptuelle quand elle met en relation un lieu et un espace donné. Elle expérimente, selon son inspiration et ses chimères, se laisse imprégner, explore différentes pistes pour ensuite, sur cette base développer un processus conceptuel. Elle recours souvent dans son approche au tricot et au crochet, en deux ou trois dimensions, pour aboutir ensuite à des réalisations en tissus ou en bois. Michelle Grob exploite les arts numériques qui lui ouvrent une voie au delà de la matérialité. Elle aborde dans son oeuvre des thèmes comme l’homme, la maison, le temps, la perspective, le masculin et le féminin, la religion.
Elle présente à l’EAC (les halles) trois travaux issus de trois lieux différents, dont Himmelfahrt, une fusée réalisée à partir d’anciens bancs de la Maihofkirche à Lucerne, donnant ainsi une nouvelle fonction et dimension au mobilier de l’église. L’artiste présente en complément à ce dispositif "Santa Maria Scala", un travail vidéo réalisé dans le village du même nom en Sicile. La vidéo montre une personne qui monte perpétuellement un enchaînement d’escaliers. Corpus relicti (corps abandonnés) se compose d’une quinzaine d’objets en forme de troncs humains qui jonchent le sol. Ceux-ci, formés de gilets et de vestes fermés, sont remplis de vêtements que l’artiste se procure sur le lieu d’exposition.
L’exposition bénéficie du soutien de Pro Helvetia, de la ville de Lausanne et de l’état de Vaud.
Heures d’ouverture
// jeudi de 17h à 19h samedi de 10h à 12h et de 13h30 à 17h30 dimanche de 13h30 à 17h30 samedi et dimanche de St-Martin (14 et 15 nov.) 10h à 18h
25.12 et 1er janvier fermé